Mona incite à goûter ses vins….

Saviez-vous mes petites colombes, que chez les Grecs comme chez les Romains, nous, femmes n’avions pas le droit de boire de vin. Pourquoi ? Parce que ces messieurs étaient persuadés que cette liqueur était la principale cause de tous les excès dans lesquels nous pouvions tomber.

Outre (facile, je sais) le fait que cette loi était absurde, elle fut dure pour les Romaines qui pouvaient être tuées. Je ne peux m’empêcher de vous rappeler la triste histoire de la femme d’Egnatius Mecenius. Ce dernier la surprit en train de boire du vin direct au tonneau. Coléreux, il la tua sur le champ. Et ayant le droit pour lui, il ne fut même pas condamné pour cet homicide.

Quintus Fabius Pictor[1] rapporte qu’une dame Romaine ayant crocheté un coffre où étaient enfermées les clefs de la cave avoua son forfait ; sa famille la laissa mourir de faim.

Contrôle d'alcoolémie à Rome

Pline lui nous indique que les hommes pouvaient embrasser les femmes de leur parenté sur la bouche à tout moment et en tout lieu, moins pour satisfaire aux plaisirs du baiser amoureux (dit French Kiss), que pour sentir, à leur haleine, si elles n’avaient point bu de vin.

Heureusement, par la suite cet usage se perdit insensiblement, puis la loi fut abolie. L’usage du vin ne devint un crime pour les femmes, que quand elles en prenaient outre mesure, et elles risquaient  seulement d’être condamnées à perdre leur dot.

De nos jours, cette discrimination à notre égard a pratiquement disparu. Mais… vous avez remarqué que c’est toujours Lépicurien qui ouvre les bouteilles.

Aujourd’hui Mona ouvert une bouteille du Domaine Marcel Deiss : Engelgarten 2007. Ce Premier Cru Alsacien est une pure merveille. Hé, Lépicurien, si vous voulez goûter, lavez donc deux verres, je vous prie.

Et toc, c’est envoyé…


[1] Homme d’État de la République romaine et historien, vers 200 av. JC

Capitulation de ces dents

Mona aux Invalides devant le tombeau de Turenne

Hier, Mona vous a évoqué cette période noire où les révolutionnaires tuèrent à tout va et s’attaquèrent aux dépouilles des rois en la Basilique de Saint Denis.

Henri Martin Manteau était sur place le lundi 14 octobre 1793. Il se trouva auprès du cercueil de Turenne. Il était ouvert et placé sous une arcade de la basilique. Le corps était dans un état parfait de conservation. Le rédacteur souligne qu’il vit même la marque laissée par le boulet de canon qui avait tué Monsieur le Vicomte.

« Le corps du grand homme serait allé rejoindre ceux des Bourbons dans la fosse commune sans l’intervention de plusieurs assistants ». « Il fut remis au gardien de l’église nommé Host. Il conserva cette momie dans son cercueil et la déposa dans la petite sacristie de l’église. Il exposa les restes aux regards des curieux moyennant une petite rétribution. Il organisa même un ignoble trafic. Il arracha toutes les dents de Turenne pour les vendre aux visiteurs. Un jour Camille Desmoulins voulut posséder un souvenir du grand soldat. Mais il ne restait plus de dents. A défaut, il se fit céder un doigt, que Host détacha du cadavre desséché.

Huit mois s’écoulèrent avant qu’un professeur du Muséum vint voir le cadavre de Turenne. Il fut frappé par l’excellent état de conservation du corps. Il réclama la momie qui fut déposée dans une galerie d’histoire naturelle du jardin des Plantes, entre les restes d’un éléphant et ceux d’un rhinocéros.

Ce ne fut qu’en 1800 et sur l’ordre du Premier Consul, que le corps du Maréchal de France fut transféré aux Invalides.

Mona, buvons un « coup » ou un « canon », si vous préférez, à la mémoire d’Henri de La Tour d’Auvergne né à Sedan, vicomte de Turenne. Pour ce, je vous invite à approcher votre verre pour y verser un Alsace 2009 du Domaine Marcel Deiss. Ce vigneron a révolutionné le vignoble alsacien. Quel vin !