Rythme d’enfer

Décidément l’égalité homme/femme et employée/patron, c’est pas encore pour aujourd’hui. Je suis obligée d’écrire sur le téléphone et donc utiliser l’identité de Lépicurien. Je corrigerai dès que je trouverai un ordinateur.
C’est sur un rythme élevé pour moi que nous dégustons : pas moins de quatre domaines hier avec 10 à 15 vins par propriété ; exercice d ‘autant plus difficile que Lépicurien ne m’a pas appris à cracher.
Mais enfin, je tiens le choc. La journée s’est finie avec un dîner dégustation avec une vingtaine de grands vins dont nombre de grands Crus (Clos de Tart, Corton…).
Que du bonheur !
Mona a tout goûté et a su rester digne.

Impression sur bristol…

Les Français sont souvent convaincus qu’ils sont à l’origine de toute la grande cuisine et de tous les grands vins. Et pourtant ! Sans les Anglais, nombre de vins n’auraient pas atteint la qualité qui leur est reconnue aujourd’hui. Sans les Anglais, pas de Bordeaux, pas de Porto, pas de Xérès, pas de Madère….

Aussi, je profite de ces colonnes pour rendre hommage à un pionnier : John Harvey. En 1796, alors que les Français « révolutionnent », John importe ses premiers vins d’Espagne et du Portugal. Dans les années 1860; ses descendants créent une crème à base de sherry connue encore de nos jours sous le nom de Harvey’s Bristol Cream. C’est un mélange savant de vins de Jerez (Fino, Amontillado, et Oloroso et Pedro Ximenez) pour obtenir une crème onctueuse, riche et pleine de douceur. Le mot crème est trompeur : elle ne contient pas de produits laitiers. Le succès est là. Les Harvey lancent une maison de négoce à Bristol. Bien que la famille ne soit plus présente dans la société, la marque est signe de qualité en matière notamment de sherry.

Il y a encore quelques années, un restaurant se situait au cours des caves de Bristol. Une de mes amies, Mélanie, y a travaillé. Et elle m’a montré une addition exceptionnelle. Régulièrement, les meilleurs employés pouvaient dîner en payant le vin avec une réduction de 93%.

En 2001, Mélanie a ainsi pu manger quelques mets de choix et boire un Château Cheval Blanc 1959 avec son compagnon pour 115 £…  dont 31,50 £ pour le vin. Or le millésime 1959 est considéré comme une des plus grandes réussites du 1er cru de Saint-Emilion.


Neuf années se sont passées… et pourtant le souvenir est toujours vivace. Alors patrons de restaurant, voilà une idée à lancer…

Encore une fois, Epicuriens, l’exemple vient d’ailleurs !

Ma chère Mona, je suis content de votre travail. Et vous avez le bonheur de déguster avec moi nombre de bons vins et pour vous, c’est gratis. Avouez que je suis un patron exceptionnel ! Bon. Bon, c’est pas tout çà, buvons un coup.  J’ai choisi un Fino de chez Alvear. Mettez donc quelque olives et amandes… Un vin sec et parfumé qui nous emmène tout droit en Andalousie.

La coupe est pleine de Poisson

Au sein d'une fabrique de coupes

Au début du XIX° siècle, on découvre la flute à Champagne :
« Nous ne pouvons passer ici sous silence l’heureuse innovation que ce convive aimable vient d’introduire dans la philosophie du couvert. Certaines personnes préfèrent le vin mousseux de Champagne à celui qui ne l’est pas : elles pourront boire dorénavant le premier dans des verres de dix-huit pouces de hauteur, dont la capacité favorise l’abondance de la mousse, sans offrir au palais une quantité rebutante de liquide réel. »

C’est sous la Régence que le Champagne est devenu le vin de fête que l’on connaît. Les diners fins exigeaient des mets aphrodisiaques : huîtres, truffes et Champagne… Pour ce on utilisait des coupes qui sont restées en usage dans nos familles jusqu’à ces dernières années. Si la coupe est délaissée aujourd’hui, c’est parce que sa forme évasée conserve mal l’arôme et les bulles, et le vin s’y évente rapidement. La mousse s’y forme mal et ne tient pas, le bouquet se disperse.

On dit que cette coupe fut moulée sur le sein de la Pompadour. La maîtresse de Louis XV était connue comme grande amatrice de champagne. N’aurait-elle pas dit que le « Champagne est le seul vin qui laisse la femme belle après qu’elle l’ait bu. »

Alors, Mona, si la coupe a été moulée sur le sein de Jeanne-Antoinette Poisson, épouse Le Normant d’Étiolles, marquise de Pompadour, pouvez vous me dire sur qui a été moulé la flute ?

Prenez votre temps, réfléchissez… en attendant buvons une flute de Champagne. J’ai retenu le Clos des Goisses 1999 élaboré par la maison Philipponnat. Un vin très puissant et peu dosé.

Dernières coupes moulées artisanalement

L’eau mine … et râle

dessin de Pétillon

Ah quelle belle époque ! Au début du XX° siècle, des ouvrages étaient publiés en France pour encourager le peuple à boire le jus de la treille. Il était alors possible d’écrire que le vin est meilleur que l’eau. On croit rêver. Dans notre monde aseptisé, avec notre principe de précaution, avec nos ligues anti-tout, les éditeurs de tels ouvrages se verraient, de nos jours, trainés devant les tribunaux pour incitation à l’alcoolisme…

Dans le but d’augmenter la consommation du vin et de faire en faveur de cette boisson une propagande utile, M. Raymond Brunet[1] a eu l’idée de réunir dans un volume de 150 pages, joliment édité et largement illustré, tous les arguments qui peuvent être donnés en faveur de la consommation du vin, ainsi que tous les inconvénients qui peuvent être présentés contre la consommation des autres boissons hygiéniques (bière et cidre), ainsi que contre la consommation des boissons tempérantes (café et thé) et surtout contre la consommation de l’eau.
Cet ouvrage renferme de nombreux documents scientifiques et techniques qui donnent une valeur indiscutable à la thèse soutenue par l’auteur.

Cet ouvrage est ainsi divisé:

  1. Le vin n’est pas nuisible;
  2. Le vin et la littérature;
  3. le vin et la religion;
  4. Le vin et la musique;
  5. Le vin est la meilleure des boissons;
  6. Le vin est un aliment; le vin est un remède;
  7. Le vin est une boisson antialcoolique;
  8. Les boissons tempérantes sont de mauvaises boissons;
  9. L’eau est une mauvaise boisson.

Ma chère Mona, à la mémoire de Brunet, nous porterons un toast avec ce Cheverny blanc du Domaine du Moulin : un vin frais, naturel et droit…


[1] ingénieur-Agronome professeur d’Œnologie à l’École de l’industrie hôtelière de Paris, propriétaire, viticulteur

Les crus classés de 1855

Chapeau Lépicurien, votre article sur les modifications du classement de 1855 est passionnant. On se demande où vous allez chercher tout çà. Mais vous oubliez que tout le monde n’a pas votre culture et ne connait pas nécessairement la liste des vins qui figurent à ce jour au classement de 1855. Aussi, avec l’accord du disciple de Bacchus, je vous livre les noms de ces châteaux. Non ne me remerciez pas, c’est un plaisir de vous instruire et ce d’autant plus que bien qu’ayant la chance de partager nombre d’heures avec le buveur de dives bouteilles, je dois avouer que je ne les connaissais pas tous…

CLASSEMENT DES VINS DE BORDEAUX EN 1855

 

VINS ROUGES

Premiers Crus

Château Margaux, Margaux
Château Lafite-Rothschild, Pauillac
Château Latour, Pauillac
Château Mouton Rothschild, Pauillac (Second cru en 1855, promu premier cru en 1973)
Château Haut-Brion, Pessac Léognan

Deuxièmes Crus

Château Brane-Cantenac, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Durfort-Vivens, Margaux
Château Lascombes, Margaux
Château Rauzan-Gassies, Margaux
Château Rauzan-Ségla, Margaux (anciennement Château Rausan-Ségla)
Château Baron Pichon-Longueville, Pauillac
Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, Pauillac
Château Cos d’Estournel, St.-Estèphe
Château Montrose, St.-Estèphe
Château Ducru-Beaucaillou, St.-Julien
Château Gruaud-Larose, St.-Julien
Château Léoville Barton, St.-Julien
Château Léoville Las Cases, St.-Julien
Château Léoville Poyferré, St.-Julien

Troisièmes Crus

Château La Lagune, Haut Médoc (Ludon)
Château Boyd-Cantenac, Margaux
Château Cantenac-Brown, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Desmirail, Margaux
Château Ferrière, Margaux
Château Giscours, Margaux (Labarde-Margaux)
Château d’Issan, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Kirwan, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Malescot St. Exupéry, Margaux
Château Marquis d’Alesme Becker, Margaux
Château Palmer, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Calon-Ségur, St.-Estèphe
Château Lagrange, St.-Julien
Château Langoa Barton, St.-Julien

Quatrièmes Crus

Château La Tour Carnet, Haut Médoc (St.-Laurent)
Château Marquis de Terme, Margaux
Château Pouget, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Prieuré-Lichine, Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Duhart-Milon-Rothschild, Pauillac
Château Lafon-Rochet, St.-Estèphe
Château Beychevelle, St.-Julien
Château Branaire-Ducru, St.-Julien
Château Saint-Pierre, St.-Julien
Château Talbot, St.-Julien

Cinquièmes Crus

Château Belgrave, Haut Médoc (St.-Laurent)
Château de Camensac, Haut Médoc (St.-Laurent) (anciennement Château Camensac)
Château Cantemerle entré dans le classement en 1856, Haut Médoc (Macau)
Château Dauzac Margaux (Labarde)
Château du Tertre, Margaux (Arsac)
Château d’Armailhac, Pauillac (anciennement Château Mouton-Baronne-Philippe)
Château Batailley, Pauillac
Château Clerc-Milon, Pauillac
Château Croizet Bages, Pauillac
Château Grand-Puy-Ducasse, Pauillac
Château Grand Puy Lacoste, Pauillac
Château Haut-Bages Libéral, Pauillac
Château Haut-Batailley, Pauillac
Château Lynch-Bages, Pauillac
Château Lynch-Moussas, Pauillac
Château Pédesclaux, Pauillac
Château Pontet-Canet, Pauillac
Château Cos Labory, St.-Estèphe

VINS BLANCS

Premier Cru Supérieur

Château d’Yquem, Sauternes

Premiers Crus

Château La Tour-Blanche, Bommes (Sauternes)
Château Lafaurie-Peyraguey, Bommes (Sauternes)
Clos Haut-Peyraguey, Bommes (Sauternes) (château Clos Haut-Peyraguey)
Château de Rayne-Vigneau, Bommes (Sauternes)
Château Suduiraut, Preignac (Sauternes)
Château Coutet, Barsac
Château Climens, Barsac
Château Guiraud, Sauternes
Château Rieussec, Fargues (Sauternes)
Château Rabaud-Promis, Bommes (Sauternes)
Château Sigalas-Rabaud, Bommes (Sauternes)

Deuxièmes Crus

Château Myrat, Barsac (château de Myrat)
Château Doisy Daëne, Barsac
Château Doisy-Dubroca, Barsac
Château Doisy-Védrines, Barsac
Château d’Arche, Sauternes
Château Filhot, Sauternes
Château Broustet, Barsac
Château Nairac, Barsac
Château Caillou, Barsac
Château Suau, Barsac
Château de Malle, Preignac (Sauternes)
Château Romer, Fargues (Sauternes)
Château Romer du Hayot, Fargues (Sauternes)
Château Lamothe, Sauternes

Mona pas classé ses amours, et vous ?


CLASSEMENT DES VINS DE BORDEAUX EN 1855


VINS ROUGES

Premiers Crus

Château Margaux, Margaux

Château Lafite-Rothschild, Pauillac

Château Latour, Pauillac

Château Mouton Rothschild, Pauillac (Second cru en 1855, promu premier cru en 1973)

Château Haut-Brion, Pessac Léognan

Deuxièmes Crus

Château Brane-Cantenac, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Durfort-Vivens, Margaux

Château Lascombes, Margaux

Château Rauzan-Gassies, Margaux

Château Rauzan-Ségla, Margaux (anciennement Château Rausan-Ségla)

Château Baron Pichon-Longueville, Pauillac

Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande, Pauillac

Château Cos d’Estournel, St.-Estèphe

Château Montrose, St.-Estèphe

Château Ducru-Beaucaillou, St.-Julien

Château Gruaud-Larose, St.-Julien

Château Léoville Barton, St.-Julien

Château Léoville Las Cases, St.-Julien

Château Léoville Poyferré, St.-Julien

Troisièmes Crus

Château La Lagune, Haut Médoc (Ludon)

Château Boyd-Cantenac, Margaux

Château Cantenac-Brown, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Desmirail, Margaux

Château Ferrière, Margaux

Château Giscours, Margaux (Labarde-Margaux)

Château d’Issan, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Kirwan, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Malescot St. Exupéry, Margaux

Château Marquis d’Alesme Becker, Margaux

Château Palmer, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Calon-Ségur, St.-Estèphe

Château Lagrange, St.-Julien

Château Langoa Barton, St.-Julien

Quatrièmes Crus

Château La Tour Carnet, Haut Médoc (St.-Laurent)

Château Marquis de Terme, Margaux

Château Pouget, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Prieuré-Lichine, Margaux (Cantenac-Margaux)

Château Duhart-Milon-Rothschild, Pauillac

Château Lafon-Rochet, St.-Estèphe

Château Beychevelle, St.-Julien

Château Branaire-Ducru, St.-Julien

Château Saint-Pierre, St.-Julien

Château Talbot, St.-Julien

Cinquièmes Crus

Château Belgrave, Haut Médoc (St.-Laurent)

Château de Camensac, Haut Médoc (St.-Laurent) (anciennement Château Camensac)

Château Cantemerle entré dans le classement en 1856, Haut Médoc (Macau)

Château Dauzac Margaux (Labarde)

Château du Tertre, Margaux (Arsac)

Château d’Armailhac, Pauillac (anciennement Château Mouton-Baronne-Philippe)

Château Batailley, Pauillac

Château Clerc-Milon, Pauillac

Château Croizet Bages, Pauillac

Château Grand-Puy-Ducasse, Pauillac

Château Grand Puy Lacoste, Pauillac

Château Haut-Bages Libéral, Pauillac

Château Haut-Batailley, Pauillac

Château Lynch-Bages, Pauillac

Château Lynch-Moussas, Pauillac

Château Pédesclaux, Pauillac

Château Pontet-Canet, Pauillac

Château Cos Labory, St.-Estèphe

VINS BLANCS

Premier Cru Supérieur

Château d’Yquem, Sauternes

Premiers Crus

Château La Tour-Blanche, Bommes (Sauternes)

Château Lafaurie-Peyraguey, Bommes (Sauternes)

Clos Haut-Peyraguey, Bommes (Sauternes) (château Clos Haut-Peyraguey)

Château de Rayne-Vigneau, Bommes (Sauternes)

Château Suduiraut, Preignac (Sauternes)

Château Coutet, Barsac

Château Climens, Barsac

Château Guiraud, Sauternes

Château Rieussec, Fargues (Sauternes)

Château Rabaud-Promis, Bommes (Sauternes)

Château Sigalas-Rabaud, Bommes (Sauternes)

Deuxièmes Crus

Château Myrat, Barsac (château de Myrat)

Château Doisy Daëne, Barsac

Château Doisy-Dubroca, Barsac

Château Doisy-Védrines, Barsac

Château d’Arche, Sauternes

Château Filhot, Sauternes

Château Broustet Barsac

Château Nairac, Barsac

Château Caillou, Barsac

Château Suau, Barsac

Château de Malle, Preignac (Sauternes)

Château Romer, Fargues (Sauternes)

Château Romer du Hayot, Fargues (Sauternes)

Château Lamothe, Sauternes

Bouchon né

Encore une fois et, de plus en plus souvent (en tout cas, il me semble), j’ai été brutalement foudroyé en pleine attente de plaisir. En portant le verre à mon nez puis à ma bouche : pas de doute, un goût de bouchon. Un vin bichonné par un bon vigneron, longuement gardé dans une cave de qualité, qui finira sa vie dans un évier. Dur, dur, dur !
Cette impression que le phénomène se reproduit souvent est-elle liée à une forte augmentation de ma consommation ou à une baisse de la qualité du liège, peu m’importe… C’est une sensation de frustration, une douleur telle celle d’un oiseau touché en plein vol.

Depuis quelques années, ont fleuri les bouchons synthétiques, les capsules à vis. Encore récemment, un copain vigneron m’a montré un bouchon révolutionnaire mis au point par des Italiens.
Certes, ces modes de bouchage ne permettent (peut être) pas de conserver des vins longtemps en cave ; mais, si comme moi, vous aimez les vins jeunes, le bouchage avec autre chose que du liège ne peut être écarté.

Or, si en Australie, 30% des vins sont bouchés avec un bouchon synthétique, en Suisse 80% des vins sont habillés de capsules à vis… en France 90% des flacons sont munis d’un bouchon de liège.

Selon des études en cours, l’utilité du bouchon en liège, qui permet au vin de respirer pour développer son bouquet, serait remise en cause. Quand un ami me dit que sa bouteille de Haut-Brion était bouchonnée, quand un magnum de La Tour Martillac 2000 est touché par le mal, je me dis qu’il va falloir accepter de changer nos habitudes.

Je sais que les Gaulois que nous sommes sont de drôles de conservateurs… mais accepterons nous encore la frustration d’une belle bouteille longtemps attendue et fusillée en un instant par la faute d’un bouchon de liège.
Et si la capsule à vis, inventée par des Français, de l’ex-groupe Péchiney, s’imposait chez nous ?…
Nous sommes des conservateurs nés, mais, à la suite des incendies répétés au Portugal, il faudra bien abandonner un jour ce bouchon… de gré ou de force.

Allez Mona, buvons un verre de vin blanc du Château Rochemorin 2006. André Lurton fut un des pionniers à utiliser des capsules à vis.

La vie des seins

En Sicile, à Catane, existe un savoureux dessert à base de fruits rouges communément appelé : les seins d’Agathe. Un fruit rouge, généralement, une framboise est posée au centre du gâteau. Avouez que la présentation est assez suggestive. C’est en l’honneur de Saint Agathe, patronne de Catane, de la Sicile mais également des nourrices et des fondeurs de cloches que l’on peut se régaler.

Sainte Agathe, fêtée le 5 février, est née au IIIe siècle à Catane, dans une famille noble. Elle était d’une grande beauté et honorait Dieu avec ferveur. Quintien, proconsul de Sicile, mais homme de basse extraction, souhaitait par-dessus tout l’épouser, pour jouir de la beauté et de la fortune d’une telle épouse.

Agathe ayant refusé ses avances, Quintien la jeta en prison et la fit torturer. On lui arracha les seins à l’aide de tenailles mais elle fut guérie par l’apôtre Pierre. Jetée sur un grill, transpercée, elle rendit l’âme et sa mort fut accompagnée d’un tremblement de terre qui ébranla toute la ville.

Un an après sa mort, l’Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane. Les habitants s’emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture d’Agathe et le placèrent devant le feu qui s’arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville.

Depuis, on invoque son nom pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies.

Au XVII° siècle, Francisco de Zurbaran peignit la sainte tenant un plateau sur lequel sont posés ses deux « saints ». En regardant, je me demande si le Maître n’a pas plutôt peint des pâtisseries.

Revenons à nos tétons. Ces petits gâteaux pourront agréablement être servis avec un Passito de Pantelleria, ce vin sublime d’une île qui touche la Sicile. Quand on sait que Carole Bouquet y a un vignoble fort réputé, on se met à rêver que la taille des pâtisseries soit suffisamment généreuse (genre 90 C)…  pour remplir la main d’un honnête homme. Dieu nous entende !!

En attendant, ma chère Mona, je vous invite à partager cette douceur : Passito de Pantelleria Ben Ryé 2007. Un nez de raisins secs, d’abricot et d’agrumes confits. De somptueuses saveurs de miel lui donnent une longueur exceptionnelle.  Que du bonheur !

Le vin, çà sent la rose ?

Jusqu’à maintenant, on pensait que chacun, avec un peu d’entrainement, pouvait devenir un bon dégustateur. Lépicurien m’a d’ailleurs toujours encouragée et m’a incitée à travailler pour améliorer ma perception des arômes. Est ce que tout ce travail était nécessaire ? On peut en douter en lisant les lignes qui suivent.

Des chercheurs américains de l’Université de Rockfeller, dans l’état de New-York, jettent un sérieux pavé dans la mare des gourous de la dégustation. Selon une étude publiée dans la très sérieuse revue Nature, ces chercheurs affirment que les capacités à percevoir les arômes d’unvin sont liées à la présence d’un gène plus qu’à l’expertise du dégustateur.

Ces affirmations reposent sur une étude menée auprès de 400 personnes soumises à des tests de reconnaissance de 60 arômes différents. L’étude a révélé que de légers changements dans ce fameux gène pouvaient radicalement transformer la perception d’un arôme par les personnes affectées par cette modification génétique. Ainsi certaines odeurs de mâle ou d’urine étaient décrites et reconnues comme des senteurs de vanille !!! Ouille, ouille !!!

femme-insulte

Mona pas confondu ces senteurs. Il faut dire que j’aime le goût du blanc. Et vous, Mesdames ?

« Il est toujours joli, le temps passé… » (Georges Brassens)

lafite-rothschild-1960Avec mon cher patron, Lépicurien, j’ai la chance d’apprendre beaucoup de choses. Et notamment, le grand homme m’a appris que nombre de nos habitudes en matière de service des vins dataient d’au moins un siècle. Or, me dit-il, les vins du temps passé n’avaient rien à voir avec nos vins contemporains et nombre de dictons et d’habitudes devraient être rangés aux oubliettes.
Il est sûr que les vins d’autrefois dérouteraient, voire traumatiseraient plus d’un de nos palais ou de nos estomacs, devenus au fil des temps… de plus en plus délicats. Les goûts ont changé, les vins ont changé; et c’est tant mieux !

Au XIX° siècle, nos grands vins naviguaient entre 8,5° et 10° d’alcool. Un historien, nous apprend qu’en 1868, Le Château Haut-Brion titre 9° :  » c’est déjà très satisfaisant pour un vins de Graves et explique la force, la fermeté et l’excellente tenue de ces vins ». Un vin de 9° jugé fort !
Château Latour se hisse à 9,3°, Lafite et Margaux font 8,7°… Dans la première moitié du XX° siècle, la moyenne est de 11,2°; de 1950 à 1970, elle ressort à 12°. De nos jours, les vins de Bordeaux sont entre 12,5° et 13,5°.

L’acidité, bien sûr, était beaucoup plus importante et la tannicité omniprésente jusque dans les années 1950. Avec peu de douceur, de chaleur alcoolique, une pointe d’acidité et beaucoup de tannins, on conçoit aisément que les vins jugés durs et astringents ne pouvaient se consommer qu’après qu »une partie de leurs polyphénols eut fardé les parois de la bouteille. Cet excès de structure garantissait mais aussi condamnait à un long vieillissement avant dégustation.

L’acide acétique, cette acidité volatile qui picote désagréablement les narines, était très présent. Avec plus d’un gramme par litre, des vins considérés comme « sains » avant guerre, ne seraient plus loyaux et marchands aux normes actuelles. En 1950, 0,75 g/l était tolérable… de nos jours, c’est 0,40 g/l et on considère que, vers 0,60 g/l, l’olfaction est dénaturée, que le vin a subit un début d’altération bactérienne.

Mais revenons à notre Lafite 1868… imaginez le, avec ses 8,7°, sa verdeur, ses tannins presque tous tombés au fond de la bouteille, sa petite pointe piquante au nez et des notes « médicinales ». Son prix : 5.500 €. Une bouteille de 1986 coûte environ 700 € en salle des ventes et c’est un Lafite qui flirte avec le sublime !

lafite 1986

« Regrettera qui veut le bon vieux temps et l’âge d’or…
…Moi, je rends grâce à la nature sage qui, pour mon bien,
m’a fait naître en cet âge tant décrié par nos tristes frondeurs »

Voltaire

Mona prend bien quand elle aime…

Prost ! prost !

prostate1
Pour éviter çà, buvez un verre par jour

Une consommation moyenne d’environ un verre de vin rouge par jour permet de réduire de moitié les risques de cancer de la prostate, selon une étude américaine. Le centre de recherche contre le cancer Fred Hutchinson, basé à Seattle, a étudié les habitudes de consommation de 750 personnes atteintes d’un cancer de la prostate, et de 700 autres en bonne santé. Conclusion : une consommation modérée (quatre à huit verres par semaine) a de réels effets préventifs, en particulier contre les formes les plus virulentes de la maladie. En revanche, la consommation de bière, alcool fort ou vin blanc n’entraîne pas de réduction significative des risques.

Selon l’étude, publiée dans l’International Journal of Cancer, le resveratrol, un anti-oxydant présent uniquement dans le vin rouge, pourrait être à l’origine du phénomène.

Lépicurien me dit, en riant, qu’il a une confortable avance sur les doses conseillées. Comme je pense qu’il n’est pas tout seul à raisonner de la sorte, je me dois de vous rappeler, Messieurs, que tout verre supplémentaire n’a, non seulement aucun effet bénéfique, mais annihile les bienfaits apportés par les premiers verres absorbés.

Mona pas de problème de ce coté là